En Champagne et en Bordelais, c'est, au fond, la marque commerciale qui compte.
En Alsace, s'il existe de merveilleux lieux-dits et 51 grands crus, c'est tout d'abord le cépage qui est mis en avant sur l'étiquette de la bouteille, riesling, gewürztraminer, pinot blanc...
En Bourgogne, les choses sont très différentes. Ce ne sont ni chardonnay ni pinot noir qui sont mis en avant mais bien des origines particulières, les climats. Or on sait peu que dès le milieu du XVI ème siècle, le mot climat - par ses éthymologies partielles grecques et latines Klima et clima- invoque un rapport non pas à la météorologie, comme on aurait pu le penser, mais plutôt avec un lieu particulier, "incliné vers le pôle", "qui a un certain penchant".
Certains de ces climats ont des noms de lieux-dits. La Bourgogne est magnifiquement jalonnée de ces (1400) lieux-dits charmants qui me bouleversent et me font saliver. Ils expriment cette notion même de climat, si unique dans le monde du vin, si précieuse pour celui qui boit en y prêtant attention. Car enfin, la Bourgogne n'est pas seulement un modèle à part pour les oenophiles érudits. Ses vins délivrent un message qui peut enrichir un bien plus large public.
Marie-Hélène Landrieu-Lussigny a commis ce petit opus et nous offre beaucoup de clés pour comprendre la signification de ces lieux qui en disent tant sur le vin et ceux qui le font. Ces noms de lieux-dits, ces climats ont enfanté une mémoire sans laquelle le futur des grands vins de Bourgogne n'est pas possible.
Pendant longtemps, l'ouvrage de Marie-Hélène Landrieu-Lussigny a été introuvable. Il se trouve que quelques exemplaires sont en ce moment disponible en ligne ici. Ne passez pas à côté de la savoureuse aubaine.