Une grande bouteille, ça s'attend. Pourquoi vous précipitez-vous tout le temps comme ça? Ne mentez pas, je vous ai aperçu l'autre jour, dégoupillant sans y penser un illustre riesling Grand cru du millésime 2007. Une semaine auparavant, c'était un sublime Savennières du même millésime à qui vous vous veniez de donner le coup de grâce.
Je paraphraserai l'immense Claude Pieplu dans Palace : "Avez-vous bien réfléchi à toutes les conséquences de votre acte?".
J'arrêterai ici mes piques, il y a sans doute parmi vous des robustes, des nerveux, des cabines téléphoniques, je ne tiens pas au grabuge.
Et puis surtout, mon job, c'est de vous faire saliver, de vous mettre sur la voie, en joie, de faire parler le corps.
Orgie majeure au programme, justement, avec ce vin d'Alsace au nom long comme un jour sans pain, allez, je reprends mon souffle et j'y vais : un gewürztraminer Grand cru Goldert de la chapelle du Clos Saint-Imer du domaine Ernest Burn, goûtée dans le millésime 2000.
Vous voyez, ce vin, je n'en avais qu'une boutanche dans la cave, depuis 6 ans. Je temps en temps, je descendais lui parler, oh juste un mot gentil, une caresse, lui murmurant tous les espoirs que je plaçais en elle.
Ca s'est passé dimanche dernier. Vous savez ce que c'est, il y a des moment où l'on sait. J'ai osé Joséphine.
Dans notre monde moderne, reprendre possession de soi est un pur bonheur, là, ça a été torride. Ca s'est fait avec une tartine de munster fermier. Entre le vin et le fromage, il y a eu des gerbes d'étincelles comme dans l'atelier d'un forgeron.
Huit ans après sa mise en bouteille, ce vin blanc sec que j'avais goûté dans sa prime jeunesse (en 2003) renfermait désormais les parfums envoûtants d'un grand vin blanc liquoreux. Des fleurs, des épices, des essences de bois rares, un peu de fumée. Mais sans en avoir la sucrosité souvent un peu grassouillette. Bien au contraire, un toucher de bouche de cachemire, une douceur infinie mais sans lourdeur. Au palais, des petites notes crayeuses et salines ont fermé le bal.
Le vin c'est bien plus que du vin, il faut souvent des années
samedi 5 septembre 2009
lundi 31 août 2009
CA PEUT PAS FAIRE DE MAL : Champagne et parmesan
C'est vrai, on pourrait faire comme tout le monde et fêter l'anniversaire de cet ami(e) au restaurant, se cogner la litanie Apéro-Petits fours-Entrée-Plats-Gâteau-Bougies-Cadeaux -Champagne.
On peut aussi faire encore mieux et filer dans le vignoble s'organiser une petite balade de groupe dans les vignes, histoire de faire la fiesta au grand air.
L'effort, ça creuse, on met donc la nappe à l'ombre d'un grand arbre et on sort les casse-croûte.
Attention! L'art de se passer de table, ça consiste quand même à mettre les petits plats dans les grands. Et ne pas oublier que l'amitié ne se célèbre pas dans les gobelets en plastique. Je vous vois venir, vous vous dites : "il nous sort le couplet nature & tradition!". Oh que non, c'est pas du tout le genre de la Maison! Je veux juste dire que dans la vie, il y a des moments qu'il faut ('s) offrir en seigneur.
Mais faites simple : du vrai pain et pourquoi pas - mis à part le gâteau - rien que des fromages. Vous avez choisi de faire la fiesta au Champagne? Faites-vous jouir avec un morceau de parmesan Reggiano dans l'autre main. Et attendez le souffle de vent qui vient vous caresser le visage après la mise en bouche.
Légende de la photo : un bouchon d'une bouteille de Champagne Bollinger 1924, bue en 2006.
(C) Thomas Bravo-Maza
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