dimanche 21 novembre 2010

L'habit ne fait pas l'émoi

La devanture ne paie pas de mine et pourtant...

Hier, après la piscine, j'emmène mon fils déjeuner coréen dans l'une de mes planques préférées, chez Han Lim, rue Blainville, promis-juré je vous en causerai un jour prochain.

Ce n'est pas des vertus du kimchi dont je veux vous entretenir. Car en redescendant la pente de la Montagne Sainte-Geneviève (Sainte-Ginette pour les intimes) se niche une merveille.

"Par ici mon canard!" Non, vous n'êtes pas rue Godot de Mauroy dans les années 60, ce n'est pas Madame Mado qui vous harangue généreusement comme ça; non, c'est moi qui vous cause, et pour la bonne cause, vous le savez bien. Encore que.

La "merveille" ne paie pas de mine comme vous pouvez vous en rendre compte sur la photo sus placée. On peut passer devant chez Christophe pendant des années sans se douter que cet établissement mouchoir de poche curieusement jamais cité dans le Michelin, c'est un peu la Mecque du canard. A cette seule différence, l'établissement est tourné vers Challans.



Challans? ChaLLans? Avec deux ailes, comme canard. Une variété de canard? For sure, mais une provenance aussi, en Vendée, dans une zone finalement assez petite, dans les marais attenant à Challans. On y a fait grandir depuis trois cent ans des canards gras sublimes (fruits du croisement du colvert et du rouennais), pas agités du bocage pour un sou. Les mâles portent beau, leur plastron blanc sont chics comme ceux du personnel de salle de la Tour d'Argent qui a rendu le palmipède célèbre par ses fameux canards au sang.

Challans, à l'orange, hum, hum, pourquoi pas, à La Tour d'Argent, peut être bien un jour, on verra. Challans au pamplemousse, dans le canton de Vaud en suisse, chez les Ravet, à Vufflens-le-Château? Un plat à tomber par terre, m'a-t-on chuchoté.

CCC. Sans oublier le Canard de Challans de chez Christophe. Rien que du fondant en bouche, du sensuel, presque un plat à manger à l'horizontale, oui je l'ose. Peut-être le meilleur canard de la capitale. Rien que ça.

Plus prosaïquement, le clou (24 euros le plat) de cette table toute simple et si sincère (belle sélection de vins en prime, bien conservée et correctement servie).

Ne comptez quand même pas sur moi pour vous en dire plus, j'ai déjà fait tout le boulot pour vous.

A vous d'aller vérifier tout ça sur place maintenant.

Restaurant Christophe
8 rue Descartes
75005 Paris
Tél. 01 43 26 72 49