dimanche 10 avril 2011


Le 25 juin 2009, à 68 ans, Pina Bausch apprend qu'elle souffre d'un cancer généralisé. Elle meurt cinq jours après, le 30 juin. Deux jours avant le début du tournage d'un film que Wim wenders préparait sur elle, depuis vingt ans.

Le film de Wenders était à son tour condamné. Sans  pouvoir filmer le regard et la présence si magnétique de l'immense chorégraphe, quel film réaliser ? Le réalisateur de Paris Texas est habitué aux projets difficiles. Le film a tout de même démarré. 


Résultat époustouflant, sidérant même, au sens propre du terme.


On se souvient des premières images du film Parle avec elle, de Pedro Almodovar. De ces corps qui se heurtent, de cet homme qui pleure. C'était un petit morceau de Café Müller,  l'une des pièces phares de Pina Bausch qu'Almodovar avait choisir comme commencement de l'un de ses films les plus personnels. 
Je me souviens aussi que Chantal Ackerman avait réalisé un film sur Pina Bausch. Mais je n'avait jamais pu le voir. Il n'existe finalement que peu de témoignages sur elle, très peu d'interviews en archives car pour Pina Bausch raconter son travail était la pire des indélicatesses.


Le fait que Wenders ait choisi d'utiliser le 3D m'a intrigué. Après tout, pourquoi pas ? Je me suis dit que à l'épaule, le procédé pourrait effectivement permettre de libérer un espace sur scène. Le résultat va bien au-delà de mes espérances, tout en délicatesse, sans le kitsch attendu. Il se passe quelque chose de rare, par moments, dans le film. Quelque chose qui ressemble a des déchirement de tonnerre. N'importe qui  - et surtout celui ou celle qui ne s'est jamais approché d'un spectacle de danse - a cette chance de palper la magie vraie. Wenders a voulu faire ce film dans cet esprit. C'est gagné. 
A vous d'en profiter maintenant. 


Voir aussi mon post sur Pina Bausch, ici.