vendredi 28 janvier 2011

Une expérience que vous devriez faire...



Le moustachu sur ma photo ? Bernard (Nady) Foucault, l'un des deux frères Foucault. Après les frères Karamazov, les frères Dardenne, les frères Cohen, les frères convers...envoyez-moi les frères Foucault, les vignerons philosophes du Clos Rougard, dans la Loire, dans l'appellation Saumur-Champigny. Ca se passe entre Angers et Tours. A Chacé.


Avouez-le, vous en avez certainement fait l'expérience un jour ou l'autre : on vous a servi très gentiment un godet de grand vin ou estampillé comme tel, et vous vous être subitement senti aussi mal à l'aise qu'un Brice Hortefeux devant une délicieuse potée auvergnate. De tels vins ne sont pas faciles à boire et ne s'adressent qu'aux plus aguerris, vous êtez-vous dit. Résultat pour celui ou celle qui ne totalise pas 845.000 heures de vol, une légère déception voire un sentiment de frustration de n'être pas assez digne de s'envoyer en l'air.

Eh bien justement, et c'est cela qui rend aussi les frères Foucault uniques, les vins du Rougeard, pour profonds qu'ils soient, sont d'un abord désarmant, n'importe qui peut se sentir bien en leur compagnie, hommes de goût, scélérats, gougnafières, princesses, conducteurs du bus 182, étudiants boutonneux comme un cockpit de Boeing 747, pimbêches, hurluberlus, bateleurs, bac+12, gigolos médiatiques, péteux, piteux, pâteux, culs-de-jatte, seigneurs, salopes, docteurs en médecine, trapézistes, cruciverbistes, syndicalistes, juristes, puristes, maniaco-dépressifs, colorés, décolorés, dégriffés, reliftés, timides, désespérés, gueulards, goguenards...on devient tous dingues un jour ou l'autre des vins du Clos Rougeard. Sachez-le une bonne fois pour toutes.

Ne faites surtout jamais main basse sur le millésime 2006 de la cuvée Le Bourg, par exemple, vous risqueriez de ne pas le regretter. Qu'est ce que vous attendez ? Rentrez tout de suite très vous, rallumez l'alarme, fermez les volets, foncez aussi sec vous mettre au lit, sous les couvertures, sans enlever vos pompes boueuses et votre imperméable trempé. Vous croisez les bras en regardant au plafond en soupirant. Vous avez raison, au plafond, n'y rien à voir.

Copyright photos Thomas Bravo-Maza 2011, sur tous supports pour tous pays.

Le message d'amour et de vin d'Omar Khayyâm




Sur le toit l’aube est prise au filet du soleil.
Voici le roi du jour dans la coupe du ciel.
« Il faut boire du vin » : ce cri d’amour traverse
Le temps et l’univers, au point du jour vermeil.
Omar Khayyâm 


Vous ne connaissiez peut-être pas ce petit extrait de l'ouvrage Rubayat du grand auteur persan décédé en 1131.

Pour retrouver l'ouvrage, c'est ici.

jeudi 27 janvier 2011

La Coulée de Serrant, vin de lumière

Je reviens tout juste de reportage sur les bords de Loire, entre les territoires du Savennières et de Saumur-Champigny.

Un reportage à paraître dans ma rubrique du numéro d'avril de la Revue du vin de France.

Pour vous mettre en appétit, rien que pour vos yeux et vos papilles, voici tout d'abord Nicolas Joly et sa fille Virginie, au coeur de leur Coulée de Serrant, l'un des plus fascinants terroirs à vins blancs du monde.


J'aime leurs vins suspendus entre ciel et terre, au toucher absolument unique. Le grand vin, c'est ça aussi, une émotion qui peut laisser sans voix.

Nicolas Joly est l'un des plus ardents défenseurs de la biodynamie que je connaisse, un résistant opiniâtre qui a rallier à la bonne cause quelques-uns des plus grands vignerons de la planète à son mouvement actif Renaissance des appellations. Il est secondé depuis quelque temps déjà par sa fille, le tandem semble fonctionner à merveille.

A ne rater sous aucun prétexte si vous passez à proximité d'Angers, les 2009 du domaine, Coulée de Serrant (45 euros) et Clos de la Bergerie (30 euros) en tête.


La coulée de Serrant
Château de la Roche aux moines
49170 Savennières
Tél. 02 41 72 22 32.
www.coulée-de-serrant.com


Copyright photo Thomas Bravo-Maza 2011, sur tous supports, pour tous pays.