lundi 11 avril 2011

CA PEUT PAS FAIRE DE MAL : L'ail



Ca y est, c'est bientôt le retour des vraies tomates (je rue dans les brancards car je mets un point d'honneur à ne jamais en manger durant le fin de l'automne et l'hiver). Et de la bruschetta qui va avec. Au centre du jeu : l'ail. Le vrai.

C'est une honte...
: j'ai dû faire trois magasins hier pour trouver des aulx acceptables. La chine est devenue discrètement mais surement le numéro 1 de l'ail dans le monde,  sans parler de l'ail argentin, très présent en rayons, vérifiez-le vous-même. Là aussi, je mets un point d'honneur à ne jamais en acheter. Jamais. C'est le honte de faire venir des têtes d'aussi loin alors que l'hexagone est synonyme d'ail pour la terre entière. 

Bon, avouons-le, c’est vrai, l’ail a mauvaise réputation. Aie, aie, aie…on le suspecte de mal se digérer, de donner une haleine de bœuf…Sait-on au moins que l’ail est bactéricide, fongicide, vermifuge, et même bon pour les voies respiratoires ?

L’ail est un alicament, c’est à dire un aliment et un médicament. Et c'est pas du marketing. Au cours de la grande peste de Marseille, en 1726, quatre voleurs très malins s’étaient même protégés de la contagion en ingurgitant un mélange d’ail et de vinaigre…et pillèrent à leur guise les maisons des malades…

La sexualité de l’ail, parlons-en. Ou plutôt n’en parlons pas puisque l’ail n’en a pas : c’est grâce à ses bulbilles – de petits bulbes – qu’il se reproduit sous terre de manière originale.

La culture de l’ail, on la doit aux mongols puis aux chinois, via la route de la soie. Mais en 1330, Alphonse de Castille l’interdit en Espagne. Notre Henri IV croquait, lui, une gousse dès le réveil. Grâce à Hérodote, on sait même que l’on doit à l’ail les premières grèves de l’Histoire, sous les Egyptiens, lorsque les 100.000 ouvriers bâtisseurs de pyramides ne pouvaient plus s’en nourrir.

Mes conseils pratiques, et d'abord de bà ba des variétés d'aulx

Ail blanc – le plus répandu – le correct y côtoie l'immonde, l'innommable même. Origine France minimum, please.
Ail violet – plus farineux –, rien à voir avec l'ail rose, notamment de Lautrec. 
Ail rose de Lautrec – le meilleur, la star – (Casino commercialise sous sa marque "terre et saveur" un rose vendu 4,50 euros les trois têtes, c'est cher mais on n'est pas trompé sur la marchandise, rien à redire, c'est un très beau produit).
...
Et même le rarissime ail rocambole, très, très long en bouche. Que les chefs s'arrachent. C'est la Bentley de l'ail. Prenez un chauffeur. Et annuler tous vos rendez-vous d'amour pour les 48 heures qui suivent.

Ah, sur une tartine de bon pain, frotté, comme ça…avec juste un filet de bonne huile d’olive ! Rien de plus simple, moi, ça me fait chavirer…

UN CRIME, et bien moins savoureux que chez Simenon. Mais, mais mais… De grâce, ne commettez plus un crime : le coup de couteau dans le gigot pour le fourrer de gousses d’ail. S’en suit une hémorragie de jus, un crime, je vous dis ! La solution : placez de l’ail en chemise (à carreaux) autour du gigot, Tel Charles Ingalls (La petite maison dans la prairie), il se relèvera bien vite les manches et fera son travail.