jeudi 26 août 2010

Alsace Grand Cru Yin et Yang



Joli exercice hier soir. Dans ma cave, deux grands crus d'Alsace, issus de grands vignerons (Schaetzel, Hebinger), du même millésime (2006).

D'habitude, des exercices comme ça, Patrick et moi, on les fait devant camera, dans notre MonVino Show. Mais là, le téléphone sonne à 19h, un couple d'amis - de solides dégustateurs - débarque à l'improviste pour fêter une promo, il faut nous trouver un truc rigolo à faire.

Ma botte secrète : les grands blancs d'Alsace.

Parmi les 51 grands crus alsaciens, sur le papier, ces deux grands crus - Schlossberg, Hengst - ne peuvent être plus opposés en style, surtout en riesling.

Je vous ai à la bonne, vous le savez, alors je vous fais une petite piqûre de rappel : le riesling c'est le grand cépage du XXIe siècle, à table il sait tout faire, c'est aussi un "buvard" de terroir qui sait redonner dans le vin toutes les nuances de son origine.

Revenons à notre exercice d'hier soir.

Trois ans et demi après la mise en bouteille, qu'est ce que ça vaut, finalement, cette opposition de style? J'ai voulu vérifier hier soir.

Résultat : bien qu'un poil trop doux, le schlossberg de Jean Schaetzel est bien campé Schlossberg, sur la finesse et la délicatesse, comme un tissu léger de lin qui vient juste vous effleurer par un souffle de vent, aucun doute la-dessus... Aux antipodes de l'Hengst, qui a parfaitement joué sa partition, avec une violence Wagnerienne folle, ah ce toucher électrique en bouche, quelle sensation !

En Alsace, soyons franc, un cru chasse l'autre, et tous les grands crus ne se valent pas. Mais à ce niveau (et pour des prix accessibles à tous...des grands crus à moins de 15 euros, le rêve), on est aux anges.

Si vous avez du mal à dégotter ces deux bouteilles, je vous refile un tuyau : l'exercice peut être fait avec les même vins provenant des domaines Weinbach-Colette Faller & ses filles (sur le Schlossberg) et Josmeyer (sur l'Hengst).

A vous de jouer, maintenant.