lundi 5 octobre 2009

LA SONORITE SI PARTICULIERE DES GRANDS BOURGOGNES BLANCS




 C'était il y a quelques jours, j'avais ce soir-là un peu de temps et sur ma table l'une de ces grandes œuvres d'art austères et fascinantes, un Corton Vergennes blanc 2007 de la maison de négoce Chanson (décidément en plein renouveau, voir mon billet sur un Chassagne-Montrachet récemment englouti).

On me demande souvent quels sont mes 10 plus grands vins. Je réponds souvent que ce sont des vins que je n'ai pas encore bus. Plus simplement, tout chez moi dépend de mon humeur. Si cette bouteille fût terminée le lendemain en bonne compagnie, ce soir-là, j'avais envie de me faire un petit plaisir tout en finesse et de le garder pour moi. Seul.

Il n'y a pas à tortiller, dès la première gorgée, c'était de la musique que j'avais en bouche. On n'est jamais vraiment seul et j'étais en train de vivre l'émotion d'une présence forte et bienveillante, un peu obscure comme les grands vins blancs de Bourgogne, un présence presque insondable. De ces vins dont on ne peut quasiment rien dire, au fond.

C'est un peu terrible comme paradoxe (surtout pour un journaliste qui critique les vins, comme je le suis), mais j'enfonce le clou : les plus grands vins, comme me l'a dit un jour l'immense Pierre Overnoy, "c'est quand tu fermes ta gueule".

Le mariage avec l'un de mes disques me laissa sans voix, après tout, c'est bien ce que j'avais cherché.

Et mon disque? Je vous glisse bien sûr le lien :

http://www.amazon.fr/Cinqui%C3%A8me-anniversaire-label-Alpha-catalogue/dp/B0000AH3D8/ref=sr_1_4?ie=UTF8&s=music&qid=1254731949&sr=1-4


 
A l'intérieur du disque, en plage 9, une interprétation assez inouïe d'un morceau de Nicola Matteis par la violoniste Hélène Schmitt.

Buvez, écoutez, vous verrez.